Notre Travail

Sauver la Faune

Protection et Restauration de la Faune

Protection et Restauration de la Faune
© Horst Klemm

La faune à travers l'Afrique est en état de siège : les éléphants pour leur ivoire, les rhinocéros pour leurs cornes, le gibier pour la viande de brousse destinée à la consommation locale… Dix millions d’éléphants d'Afrique ayant disparu en un peu plus d’un siècle, leur nombre ne s’élève plus qu’à environ 350 000 ; moins de 25 000 rhinocéros peuplent aujourd’hui le continent. Les habitats fauniques – forêts, zones boisées, savanes et zones humides – sont soumis à une très forte pression : convertis à un rythme alarmant du fait des besoins croissants d'une population humaine en augmentation, ils sont presque entièrement circonscrits aux parcs nationaux. Les écosystèmes et les biomes de l'Afrique subissent d'énormes contraintes ; ils doivent être conservés de toute urgence avant de s'effondrer et d’être perdus à jamais.

L'approche d'African Parks en matière de conservation de la faune combine la gestion de l'habitat, les réintroductions et translocations d’espèces, les programmes de suivi, ainsi que la recherche à même d’éclairer ces actions. Souvent, les parcs requièrent une réhabilitation totale, y compris la réintroduction d'espèces sauvages ayant, pour diverses raisons, disparu au niveau local. Si nécessaire, nous sécurisons les limites du parc par l’édification de clôtures, atténuons les conflits et, surtout, mettons en œuvre des pratiques strictes d'application de la loi et de lutte antibraconnage pour réduire les principales menaces et créer des zones sûres, propices à l’épanouissement de la faune.

Notre objectif ? Préserver les écosystèmes et les processus écologiques naturels, ce qui se traduit par des bassins versants sains, un air pur, la séquestration du carbone, la sécurité alimentaire et une meilleure santé globale pour la faune et la population.

Protection des Parcs

Application de la Loi

Application de la Loi
© Marcus Westberg 

L'élément le plus critique et fondamental pour la viabilité à long terme des parcs est l'application efficace de la loi – c’est là notre priorité absolue. African Parks assure la sécurité et la protection de chaque parc sous sa direction, des communautés environnantes et de la région dans son ensemble grâce à ses 1 064 écogardes – la force la plus importante dont dispose une ONG en Afrique, et appelée à croître encore. Si un parc doit devenir durable à long terme, la sécurité est une condition préalable à la réduction de la pauvreté, au développement économique et à la sécurité de toutes les espèces sauvages et de leurs habitats.

African Parks est entièrement responsable de l'application de la loi des 19 parcs sous sa gestion directe, lesquels couvrent à eux tous plus de 14,7 millions d'hectares. Nos écogardes, qui sont souvent la seule force de sécurité existante, non seulement dans les zones autour des parcs mais a fortiori dans des régions entières, assurent la stabilité aux populations locales sur plus de huit millions d'hectares, une superficie qui double presque notre impact.

En 2020, nos gardes ont procédé à près de 2 090 arrestations, soit une augmentation de 218 % par rapport à l'année précédente. Ils ont ôté 36 508 pièges et confisqué près de 39,7 tonnes de produits issus de la faune dans l’ensemble des parcs. À Odzala, au Congo, ils ont confisqué 25 tonnes de viande de brousse et extrait plus de 30 000 pièges ; à la Garamba, en RDC, et au Chinko en RCA, ils sont souvent les premiers intervenants – et et parfois les seuls – à intervenir pour protéger les réfugiés fuyant un conflit ou les actions de forces plus insidieuses tels l’Armée de résistance du Seigneur ou d’autres groupes terroristes régionaux.

En soutenant nos efforts pour faire appliquer la loi, vous nous aidez dans l'aspect le plus critique de la protection des parcs, tout en assurant la sécurité de la faune et de populations parmi les plus vulnérables d'Afrique.

Développement Communautaire

Développement Communautaire
© Mana Meadows 

Les parcs sont un choix d'utilisation des terres dont les populations locales doivent pouvoir bénéficier pour lui conférer une valeur. African Parks offre ainsi une multitude d'avantages aux communautés environnantes, notamment en leur permettant de s'engager en faveur du parc et de s'assurer que leurs intérêts sont pris en compte dans sa gestion. Nous construisons des écoles et fournissons un soutien pédagogique, avec la conviction que, grâce à l'éducation, la société engrange toujours des dividendes à long terme, et facilitons le développement d'entreprises qui améliorent les moyens de subsistance durables. Par ces actions, nous constituons une base essentielle pour la conservation et assurons la survie à long terme de ces aires protégées.

Des programmes d'éducation environnementale locaux sont mis en place pour aider la population locale à appréhender la nécessité de conserver les ressources naturelles et de les utiliser de manière durable. Lorsque cela est possible, nous œuvrons également, avec des organisations développementales, à la prestation de services de protection sociale autour de nos parcs, en particulier dans les domaines de l'éducation et de la santé.

En 2020, 108 579 habitants ont bénéficié de soins dans nos dispensaires mobiles et dans les hôpitaux que nous avons financés ; nous avons accordé 752 bourses d’études à des enfants en difficulté et soutenu 105 écoles.

Tourisme et Entreprise

Des parcs bien gérés contribuent directement aux économies locales et nationales. African Parks est l'un des employeurs les plus importants dans la plupart des régions où elle est présente, offrant des opportunités d'emploi à des milliers de personnes. Nous améliorons l'impact économique en investissant dans le tourisme et dans d'autres entreprises compatibles avec la conservation, dont les revenus reviennent aux parcs et aux communautés – ces actions contribuent elles aussi au développement économique et à la diminution de la pauvreté, ainsi qu’à réduire le soutien financier que nous recevons des donateurs.

En 2020, African Parks a versé 26,8 millions $US en salaires et généré des recettes touristiques de 3,07 millions $US, soit une baisse de 51 % par rapport à 2019. À la fin de l'année 2019, l'Akagera s'autofinançait à 90 % grâce aux recettes générées par ses 50 000 visiteurs, pour la moitié des Rwandais ; en 2020, malgré la baisse de 68 % du tourisme en raison de la pandémie de Covid-19, l'Akagera a continué à subvenir aux besoins des 300 000 personnes vivant à ses abords, qui bénéficient directement de son existence. Les syndicats d'apiculteurs et les coopératives de pêche ont prospéré ; les pépinières des parcs ont fourni des semis ; et la culture de champignons et l'élevage de poulets ont soutenu les groupements de femmes en leur assurant un emploi et une sécurité alimentaire en ces temps difficiles.

Durabilité

Tourisme et Entreprise

La durabilité du parc concerne trois aspects principaux qu’il est important de questionner.

Durabilité écologique - le parc exerce-t-il un impact positif sur l'habitat et les animaux qui s'y trouvent ?

Acceptation socio-politique – bénéficiera-t-il aux populations locales ?

Viabilité financière – générera-t-il des flux de revenus suffisants pour se maintenir sans l’appui des donateurs ?

Le tourisme est un dispositif propre à atteindre ces trois dimensions : il transforme la valeur de l'aire protégée en avantages économiques tangibles, ce qui crée l'adhésion nécessaire des communautés locales, et permet de soutenir les efforts de conservation ?

Gestion et Infrastructures

Gestion et Infrastructures
© Brent Stirton

Une bonne gouvernance est essentielle à notre succès, raison pour laquelle chaque parc est établi en tant qu'entité juridique distincte enregistrée dans le pays hôte. Chacun d’eux est mis en place avec un conseil d'administration représentant les institutions partenaires, les principales parties prenantes et African Parks ; et chaque conseil est responsable devant le gouvernement. Pour assurer une bonne gestion, une infrastructure considérable est nécessaire, notamment l'installation de tous les réseaux de communication, la construction d’infrastructures pour des milliers d'employés et le nivellement de milliers de kilomètres de routes chaque année. Si nécessaire, des clôtures périmétriques sont installées pour prévenir les conflits entre la faune et les populations locales.

Notre empreinte est d’envergure, mais nous créons une plate-forme pour l'avenir à long terme de chaque parc. Il en résulte une gestion efficace garantissant la responsabilité et la transparence, la bonne gouvernance et la confiance des donateurs pour une gestion fructueuse.